Cet article est plus personnel, il fait référence à la personne la plus importante dans ma vie mon “papa“.
Comme vous le savez d’un précédent article, il nous a quitté il y a maintenant 9 ans, et pour moi, c’est comme si c’était hier 🙂
Il est né en 1936 (Et oui il aurait 81 ans et alors !!!), à Hue au Cambodge 🙂 il a passé son enfance avec ses frères et sœurs (dont vous vous doutez je n’ai plus nouvelles depuis son départ pffff vive la famille). Il a fait les 400 coups comme nous tous 🙂
Il est arrivé en France, en 1962, atteint de tuberculose, il a été soigné au Sanatorium des Petites Roches dans l’Isère, qu’il ne quittera plus.
Et oui, la vie vous donne des opportunités qui ne se refusent pas, voilà mon “papounet” urgentiste, s’en suis ensuite des formations, qui feront de lui un “Manipulateur Électroradiologie” (Le manipulateur en électroradiologie médicale (MEM) Est un professionnel de santé paramédical qui contribue aux démarches diagnostiques ou de traitements des patients pris en charge dans les services d’imagerie. Cf : hôpital.fr)
Il a eu 3 enfants (Dont moi !!) J’ai de son côté une grande sœur et un grand frère, on ne se voit jamais, mais on peut compter les uns sur les autres 🙂 mais en a élevé 5, car ma maman avait deux filles d’une première union 🙂
J’ai été chouchouté au possible par mon papa, nous avons eu également beaucoup d’engueulades, qui se finissait toujours bien 🙂 Il a toujours été présent dans les pires moments de ma vie, mais également dans les meilleurs moments 🙂
Il m’a toujours épaulé et surtout m’a laissé faire mes propres erreurs, (dieu sait que j’en ai fait mdr), il ne m’a jamais jugé, et pour cela, je ne pourrais jamais assez le remercier.
J’ai volé étant jeune (oui bon ça va c’était un CD mdr), il est venu me chercher m’a disputé mais sans plus, et j’ai plus appris que si je m’étais pris une branlé mdr 🙂 il a rarement levé la main, juste l’intonation de sa voix suffisait, et de voir ses yeux devenir tout noir, j’avais compris, même si je ne me taisais pas pour autant, il fallait que je le défie, c’était plus fort que moi.
L’année de mes 18 ans, il a pris la décision avec ma mère de déménager dans la Nièvre (oui, ca existe sans commentaire svp mdr), je vous laisse imaginer que mon avis, tout le monde s’en foutait, lui plus particulièrement, ils avaient décidé de partir, on partait, c’est tout mdr.
Ce fût durant ses années ou nous sommes arrivé dans la Nièvre, que je me suis de plus en plus rapproché de mon père, nous avions une relation fusionnelle, nous n’avions pas besoin de parler pour se comprendre, et pour moi c’était un plaisir de bricoler avec lui et de l’aider, c’est grâce à lui que je suis aussi débrouillarde et touche-à-tout. Il m’a appris beaucoup de choses autant sur le bricolage (bon des fois, c’était des conneries, mais chut mdr) que sur la vie en général, en me partageant ses expériences et son histoire.
Et un jour tout a basculé, notre bonheur familial, s’est transformé en cauchemar, dans lequel la fin ne présagez rien de bon 🙁
Ce jour ou nous avions enfin réussi à l’emmener aux urgences parce qu’il toussait depuis des semaines et ne voulait rien faire. Il a été pris en charge, a passé une batterie d’examen et mis dans un lit dans un couloir en attente de résultat, près de la salle des médecins, et j’ai eu le malheur de lire à côté de son nom ” Oncologie”, les choses étaient claires pour ma mère et moi, mais comment lui dire cela sans pleurer ?
Nous avons attendu le médecin, car le courage c’est bizarre mais quand on en a besoin il n’est jamais la :(, et la suite ne fût que le commencement de la fin.
Traitement, chimiothérapie, rayon, hospitalisation, et j’en passe, j’ai toujours était là pour mon papa, comme tout le reste de la famille (nous sommes de ses familles qui se déchirent par moment mais qui sommes soudés en cas de galère), et je remercie chéri de son soutien, lors des séances de chimio, j’allais le rejoindre à l’hôpital, juste pour lui faire un bisou, et le serrer fort dans mes bras qu’il sache que j’étais là pour lui dans cette épreuve 🙂
Il s’est battu pendant plus d’une année, avec des hospitalisations, et des traitements très lourds, mais il n’a jamais été seul, ma maman a été plus que courageuse, elle a tout supporté, les bons comme les mauvais moments de la maladie, sans jamais se plaindre, en refusant même nos mains tendues pour l’aider.
Dans le dernier mois, papa était hospitalisé à domicile, c’était son souhait, il était hors de question pour lui de finir sa vie dans un hôpital, et nous avons respecté cela, ce qui nous permettait d’être près de lui, nous l’avons vu maigrir à vu d’œil, mais toujours avec le sourire, c’était un homme fort mon “papounet”, il ne s’est jamais plaint de sa maladie, je ne l’ai jamais vu craquer, il était confiant.
Nous avons souvent cru que c’était malheureusement fini, et il reprenait du poil de la bête, est était sur ses pieds face à nous, quel homme épatant 🙂
La dernière semaine, j’ai eu la chance de rester près de lui jour et nuit (ma mère devait aussi travailler), ce fût des moments très éprouvant pour moi (je n’en ai parlé à personne depuis 9 ans, c’est l’occasion de vider mon sac), de le voir comateux, sous morphine avec des doses à tuer un cheval.
Je vous avoue que je ne sais pas à l’heure actuelle s’il était conscient de ma présence, ou non, mais j’aime à me dire qu’il le savait. J’ai passé des heures sur une chaise à lui tenir la main, dans l’espoir qu’il ouvre les yeux, ou me fasse un petit sourire, mais rien ne s’est passé comme j’aurais aimé.
Il y avait plus des râles de douleurs (tout était douloureux à ce stade de la maladie), quelle horreur de le voir si affaibli, avec la peau sur les os. Petit à petit, je perdais l’homme de ma vie, et les questions commençaient à se bousculer dans ma tête.
- Comment j’allais faire sans lui ?
- Et vers qui j’allais me tourner quand j’ai besoin ?
- Pourquoi il est tombé malade et pas un autre ?
- …
Je vous laisse imaginer les questions à ce moment-là 🙁
Et le 9 novembre, le coup de téléphone, que vous n’attendez pas, celui qui vous marque à jamais et qui vous glace le sang, au réveil en prime sinon l’impact n’est pas le même 🙁 Ma maman m’a appelé en disant : “Papa est parti” Et là le monde s’écroule, bizarrement je ne pleurs pas, je suis en colère, après mon père de m’avoir quitté, à moi de ne pas avoir pu éviter cela (oui bon elle s’excuse), à la médecine de ne pas avoir de traitement miracle.
Et les choses s’accélèrent, les pompes funèbres emmènent MON papa, dur de le quitter, de se dire qu’on ne le reverra plus, plus de délires, d’engueulade, de câlins, de mots plus ou moins gentil 🙁 La réalité est bien là, et il faut appeler un chat un chat : Papa était mort ce matin là 🙁
Quelques jours plus tard, nous avons mes frères et sœurs et moi pu le voir une dernière fois, mais quel souvenir atroce, il est allongé, froid, raide, sans expression un souvenir à ne surtout pas garder en tête pour ma part.
L’enterrement fût douloureux, et aussi animé par la venue de personnes non désirées par mon papa lui-même (mais après tous l’avis du défunt n’a aucune valeur pour certaines personnes à qui j’en voudrais toujours !!), il avait décidé d’être incinéré, nous avons pris soin de respecter ses dernières volontés, et nous lui avons fait nos derniers adieux cet après-midi de novembre.
C’était mon papa, est pour rien au monde, je n’en aurais voulu un autre !!!!
Je l’aimerais toute ma vie et ferais toujours en sorte qu’il soit fier de moi !!!!!