L’or bleu, vous connaissez, c’est l’eau accompagnée tous les enjeux que cette ressource primordiale à la vie comportent. Maintenant, je vous pose la même question pour l’or rouge.
Est-ce que quelqu’un ou quelqu’une parmi vous a déjà entendu cette métaphore qu’est l’or rouge ? Si oui, que désigne-t-elle ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette appellation d’or rouge ?
C’est ce que nous allons découvrir grâce à notre partenaire du jour l’or rouge des Ardennes et sa fondatrice Delphine.
Je lève de suite le mystère pour ne pas vous faire enrager, mais je le prolonge tout de même un peu, la juste dose de suspens.
L’or rouge désigne ainsi une plante connue pour ses qualités allant d’une utilisation culinaire considérée comme une épice à une utilisation médicinale en passant par la cosmétique, c’est donc une plante aux mille vertus dont le nom scientifique est le crocus.
Il s’agit, roulement de tambour …….. Du Safran qui est un crocus vivace se présentant sous la forme d’un bulbe, les plus botanistes d’entre nous voient très bien à quoi le bulbe et la fleur de safran peuvent ressembler. La partie qui est fleurie est de couleur violette et on voit très nettement le précieux sésame à savoir le pistil qui comporte plusieurs filaments.
Le safran est une plante qui n’est pas étrangère à notre Hexagone, car elle est cultivée da façon séculaire sur nos terres, mais elle a subi quelques aléas pour quasi disparaître sous nos latitudes.
Les climats qui conviennent à son épanouissement vont de Méditerranéen à continental, ce dernier est parfait avec ses automnes arrosés propices à la période de floraison. Ainsi l’implantation de Delphine dans les Ardennes, dans le Grand Nord Est de la France donc à proximité de ma Lorraine, est un environnement propice à cette plante.
Je dois dire qu’avec le safran, je m’éloigne, mais attention pas trop quand même de ma zone de confort historicogéographique pour enfiler mes petites bottes de botaniste, mais vous allez voir que celle-ci n’est pas bien loin d’ici quelques lignes, je ne vous en dis pas plus pour l’instant.
Delphine, notre partenaire du jour, est safranière. Elle s’est prise de passion pour cette plante suite au visionnage à la fin de la décennie 2010 d’un reportage sur celle-ci en compagnie de son mari.
C’est lors de sa deuxième grossesse qu’elle a pris un congé parental et a décidé de se lancer avec prudence, mais envie et assurance dans cette nouvelle aventure.
Et quelle incroyable coïncidence que notre rencontre. Ben pourquoi vous demandez vous ? Delphine est à la base professeur d’histoire géographie comme moi, ce n’est pas génial. Comme quoi le hasard fait bien les choses.
Forte d’une solide connaissance des ravages de l’industrialisation à tout-va et de l’utilisation de substances pétro chimiques dans le domaine de l’agriculture intensive, Delphine a décidé de s’orienter vers une agriculture respectueuse de la terre et des personnes qui la travaillent.
Voilà une belle démarche éco responsable qui fait écho à mes valeurs et à ce que je mets en avant dans mes cours, à savoir une agriculture raisonnée et raisonnable. D’ailleurs, le monde agricole n’est pas totalement inconnu pour Delphine, car ses parents sont agriculteurs !
Ainsi, le safran qui est vendu sur sa boutique en ligne est 100 % naturel et de qualité française. Ce safran ne subit aucun traitement chimique !
Les produits dérivés du safran associent l’épice à des produits nobles, de qualité reconnue comme le riz de Camargue, tout ceci est un gage de confiance !
Delphine m’a permis de découvrir trois produits de sa belle gamme : deux produits dérivés à base de safran et un pot avec les précieux filaments.
Le premier produit dérivé est un risotto au safran
C’est un riz de Camargue donc un riz français avec du safran bio produit par Delphine.
La préparation culinaire est conditionnée dans un sachet de 225 g, c’est un accompagnement pour 4 à 5 personnes. Au dos du sachet, il y a les différentes étapes de préparation de la recette auxquelles je me suis conformée.
À l’ouverture du produit, l’odeur est très agréable.
J’ai donc versé comme indiqué deux cuillères à soupe d’huile d’olive avec une noisette de beurre dans une poêle.
J’ai ajouté ensuite la préparation, tout en remuant et fais dorer le mélange pendant une à deux minutes. Il est recommandé d’ajouter un verre de vin blanc, ce qui a été fait et de remuer jusqu’à absorption complète.
Il convient de mettre ensuite entre 500 et 750 ml d’eau chaude sur la préparation, de laisser mijoter à feu très très doux pendant une bonne vingtaine de minutes tout cela à couvert en remuant de temps à autre.
Tout au long de la cuisson se dégage une délicieuse odeur et le riz prend sa délicate couleur orangé qui ressort plus ou moins bien sur les différentes photos lors de toutes les étapes.
J’ai pensé que ce risotto au safran de Delphine accompagnerait à merveille des filets de poulet, préparés avec une marinade maison et grillés à la plancha.
En tout cas, je peux vous dire qu’il a eu un grand succès, tout le monde a apprécié, a dégusté, un succès unanime ! Le seul défaut, c’est que l’on en aurait bien repris, mais la poêle était vide !
Le risotto a une texture crémeuse et onctueuse à souhait ce qui a plus à tout le monde, il n’y a vraiment pas besoin de rajouter quoique ce soit. Je vous conseille de goûter avant de saler et poivrer, car l’ensemble est à la base déjà bien relevé.
Le deuxième produit est une gelée de Champagne au safran
Cette alliance est surprenante et laisse présager le meilleur pour la suite. La consistance de cette gelée est épaisse. On peut la prendre au couteau ou à la petite cuillère, elle se tient parfaitement.
Elle a une jolie couleur, or et est conditionnée dans un pot en verre de 100 grammes. On voit grâce à sa translucidité les filaments de safran.
J’ai choisi pour la première approche de déguster la gelée à la petite cuillère, la consistance et le goût sont agréables, je suis emballée dès cette première cuillère.
La manière dont nous avons choisi de l’accommoder va peut-être nous attirer les foudres des puristes, mais bon, chacun voit midi à sa porte et personnellement, j’ai envie de l’accommoder de cette façon.
La gelée peut se servir aussi bien avec du sucré que du salé. Pour le contraste des saveurs on a choisi avec mon cher et tendre du salé et pas n’importe quoi, du fromage, car dans le petit guide fourni par Delphine, il est bien précisé que cette gelée se marie à la perfection avec se met. Alors faisons leur faire connaissance.
Maintenant pour le fromage comme il y en 36 mille sortes, notre choix s’est porté sur un munster fermier jeune donc bien ferme.
J’ai déposé un morceau de munster sur une tranche de brioche maison préalablement passée au grill avec une cuillère de la gelée au safran, première version. On garde les mêmes, mais on ne grille pas de la même façon.
Cette fois on a déposé un morceau de munster sur une tranche de brioche puis le tout est passé sous le grill du four. On a ajouté à la sortie du four une cuillère de gelée.
Les toasts accompagnés d’une salade et de quelques radis de saison.
C’est une association originale et audacieuse qu’il faillait tenter et je suis contente de l’avoir faite, mais si elle n’a pas obtenu un franc succès notamment parmi les plus jeunes papilles de ma petite tribu.
Mon cher et tendre et moi-même sommes agréablement surpris par le mélange de toutes ces saveurs qui est surprenant en bouche et en même temps agréable, avec une nette préférence pour le munster sur le pain grillé qui permet de percevoir les arômes subtils de la gelée au safran avec le franc goût du munster.
Je referai cette entrée à coup sûr d’ici peu de temps quand nous aurons de la visite histoire de surprendre et d’impressionner nos convives avec un plat original et décalé.
D’ailleurs, Delphine me précise volontiers que cette gelée au safran se marie à merveille avec un toast de foie gras. Comme les fêtes pascales approchent, nous allons tenter l’expérience.
Pour la troisième découverte, c’est des filaments de safran
J’en avais déposé quelques-uns sur le risotto. Le reste m’a servi cette fois pour une préparation sucrée.
J’ai décidé d’infuser les filaments dans 300 ml de lait pendant 24 heures.
Préparation à laquelle j’ai ajouté un peu de vanille et une cuillère à soupe de sucre roux. L’ensemble a été versé dans trois pots en verre pour faire des yaourts, direction la yaourtière pendant neuf heures.
J’espère sincèrement que personne ne m’en voudra d’avoir utilisé cette épice d’exception pour préparer un dessert aussi commun que le yaourt.
J’ai voulu à travers cette expérience et en toute sincérité prouver qu’il est possible de se faire plaisir gustativement avec une épice raffinée à forte valeur ajoutée que l’on associe à des produits simples comme le lait et le sucre que tout le monde possède dans ses placards à son domicile, pour donner certes un yaourt, mais un yaourt que je peux qualifier d’assez incroyable.
L’association safran vanille fait match au niveau du palais. Ces deux épices s’accordent parfaitement et certes, ce n’est qu’un yaourt, mais quel yaourt, je crois que pour comprendre exactement mon ressenti, il faut avoir goûté également.
Les deux épices se sentent très bien, elles se distinguent l’une de l’autre et en même temps sont totalement en harmonie.
Je suis contente d’avoir osé la rencontre entre cette épice raffinée qu’est le safran et un produit basic comme le lait, le résultat est surprenant et permet au yaourt de monter en gamme de façon indéniable. On peut parler d’exposition de saveurs, au final vanille-safran, c’est un duo de choc et de charme !
Pour moi, c’est une jolie découverte. J’avais déjà quelques fois acheté et consommé du safran, mais sous forme de poudre de la grande distribution.
Consommer ou plutôt déguster les filaments de safran est une première, en toute sincérité cela n’a rien avoir avec ce que l’on trouve dans la grande distribution, il n’y a aucune comparaison possible et je n’hésiterai pas, c’est une évidence, une certitude à m’approvisionner auprès de Delphine dont le site est une mine d’information sur le safran en lui-même, sur sa culture, sa récolte, sa conservation et son utilisation.
Le filament de safran en plus de ravir vos papilles par leur délicat goût possédant des vertus médicinales reconnues et prouvées par la communauté scientifique.
J’espère vous avoir proposé une belle découverte, pas tant du safran que tout le monde connaît, mais de sa culture faite en France par une personne passionnée et de ses multiples utilisations et produis dérivés.
À cette occasion Delphine, je vous remercie chaleureusement pour nos échanges, pour votre confiance. J’en profite également pour vous féliciter pour votre courage, pour cette belle réorientation professionnelle et votre réussite couronnée d’un très beau succès avec la médaille d’argent obtenue lors du concours général agricole à Paris en 2019. Bravo Delphine pour votre travail, votre belle réussite et votre reconnaissance dans le monde du safran !